Mise bas normale chez la truie

La mise bas est le terme employé pour désigner l’accouchement chez certaines espèces. Contrairement à d’autres animaux de la ferme, comme la brebis, la vache et la jument, la truie peut facilement expulser les porcelets qui se présentent par la face ou l’arrière-train. Les porcelets qui se présentent par la face ont généralement les pattes de devant repliées sous leur ventre plutôt qu’étendues vers l’avant sous le menton, comme c’est le cas chez d’autres espèces.

À mesure que la mise bas approche, des changements hormonaux déclenchent d’importants processus qui préparent la truie à la naissance des porcelets. Les glandes mammaires se gonflent, alors que la production du lait commence. Les ligaments autour du pelvis se détendent. Ce sont les fœtus qui déclenchent le début de la mise bas. Durant la journée qui précède la mise bas, la température de la truie augmente d’environ 1 °C. Chez d’autres espèces de la ferme, la température baisse au lieu de monter.

La mise bas comporte généralement trois étapes. Juste avant la mise bas, la truie choisit un endroit tranquille et, à l’aide de son groin, elle arrange la litière. En outre, son appétit diminue et elle semble très agitée. Souvent, elle arpente son enclos et tourne en rond.

La première étape de la mise bas est celle de la préparation à la naissance. Le bouchon muqueux, qui fermait l’utérus pendant la gestation, est expulsé. Le sac amniotique se rompt alors qu’il est poussé vers les voies génitales, provoquant parfois l’écoulement d’une petite quantité de liquide. C’est ce que les fermiers appellent la « perte des eaux ».

Pendant la deuxième étape, les porcelets sont expulsés un à un. C’est la partie difficile du travail, car l’utérus se contracte au maximum, pour faire passer les fœtus dans les voies génitales. Une fois cette étape amorcée, les petits naissent rapidement, à intervalles de cinq à dix minutes.

La troisième étape, la dernière, est celle de l’expulsion du placenta. La truie a un utérus bicorne, c’est-à-dire que les fœtus sont contenus dans deux sacs distincts. Le premier sac peut être expulsé après la naissance de quelques porcelets, quand la première corne utérine est vide, avant la naissance des porcelets qui se trouvent dans le deuxième sac. Il se peut aussi que les membranes soient expulsées après la naissance de toute la portée. La troisième étape peut durer environ une heure.

Le déroulement anormal de la mise bas peut être dû à la dystocie, ou mise bas difficile. En général, les truies mettent bas sans aide, mais si elles font des efforts infructueux, il se peut que ce soit parce que les fœtus se présentent mal ou qu’ils soient trop gros, ou encore que les contractions utérines ne suffisent pas à les expulser. La dystocie peut être due à des troubles de santé ou à l’épuisement de la truie. Une intervention pourrait aussi être nécessaire si les membranes ne sont pas expulsées au cours de la troisième étape. La rétention des membranes n’est pas souhaitable, car elle risque de causer une infection.

Normalement, le fermier gardera sous la main une trousse de mise bas, et il surveillera la naissance de près. Il aura placé une lampe chauffante tout près, et il essuiera les porcelets pour les empêcher d’avoir froid. Il veillera à ce que toutes les membranes placentaires soient expulsées et il s’assurera que les porcelets prennent leur première tétée (colostrum). Le colostrum contient des éléments énergétiques et protecteurs essentiels, et les petits doivent en absorber pendant leur première journée de vie. S’il n’est pas certain que les petits ont reçu suffisamment de colostrum, le fermier veillera à y suppléer, car le transfert d’anticorps de la mère aux porcelets est important.