Diarrhée virale des bovins

Voyons d’abord ce qu’est la diarrhée virale des bovins. Dans le cas qui nous occupe, nous ignorons si la mère a contracté le virus vers la fin de la gestation, faisant d’elle un porteur asymptomatique, ou si le veau a été infecté après sa naissance. Cependant, certains commentaires d’ordre général permettront de mieux comprendre cette infection si répandue chez les bovins.

La diarrhée virale des bovins existe sous deux formes cliniques distinctes : la forme aiguë et la forme chronique. La forme aiguë, plus répandue chez les bovins de huit mois à deux ans, peut devenir très grave. Elle peut causer la diarrhée, une forte fièvre (41 oC ou 106 oF), des ulcères dans la cavité orale, le ballonnement, la dyskinésie du rumen (motilité réduite du rumen), le larmoiement, la réduction du nombre de globules blancs menant à l’immunosuppression, la fourbure, la déshydratation et la mort. La diarrhée peut être liquide et abondante, et contenir du mucus ou même du sang. La salivation est généralement associée à la douleur causée par les ulcères. La forme chronique de l’infection frappe souvent les animaux dont le système immunitaire est irrémédiablement compromis et ne produit plus d’anticorps efficaces. L’infection continue donc à miner la santé de l’animal. Il ne guérit pas, ou ne guérit que partiellement, et fait des rechutes cycliques, dont les symptômes cliniques comprennent la diarrhée, la fièvre, une perte de poids importante, des ulcères galeux qui ne guérissent pas, des dermatites, une perte d’appétit, la difformité des sabots et, parfois, une toux sèche et l’accélération du rythme respiratoire.

Il existe également une forme suraiguë de l’infection, qui frappe les animaux faibles et peut les tuer en 48 heures, avant même la manifestation de symptômes comme la diarrhée.

Le virus, apparenté principalement à celui de la peste porcine, est très répandu. Malgré sa présence dans toutes les régions du monde, la maladie n’atteint un stade clinique significatif que dans environ 5 % des cas. Le taux de mortalité chez les animaux qui ne sont pas protégés est très élevé. Les jeunes animaux de 8 à 24 mois sont les plus vulnérables à la forme aiguë de l’infection, et le taux de morbidité (maladie) chez ces animaux atteint souvent les 90 à 100 %. L’infection peut se manifester de façon sporadique dans les troupeaux qui ont déjà été exposés dans une certaine mesure au virus, tandis que dans les élevages en milieu clos, où les animaux n’ont pas été exposés ni vaccinés, elle peut atteindre des proportions épidémiques. En règle générale, jusqu’à 25 % du troupeau y succomberont.

Il va sans dire que la mère contribue grandement à la santé de ses petits. La présence des anticorps de la mère dans le colostrum peut protéger les veaux pendant 105 à 398 jours. Il s’agit d’une excellente protection mais, malheureusement, les veaux ne la conservent pas éternellement. Les facteurs environnementaux jouent eux aussi un rôle important dans le cycle de vie du virus. Ainsi, des températures très basses ou très élevées, ou des conditions météorologiques changeantes peuvent stresser le veau et compromettre sa capacité de se protéger. De plus, les conditions environnementales peuvent favoriser la propagation du virus.

La gastroentérite par érosion, la diarrhée et la stomatite comptent parmi les effets de l’infection. En termes non scientifiques, il y a inflammation et érosion des muqueuses qui protègent la cavité orale et le reste de l’appareil digestif de l’animal. La douleur associée à l’inflammation et à l’ulcération de la cavité orale que cause la stomatite peut entraîner la déshydratation de l’animal puisqu’il ne boit plus et qu’il perd l’appétit. Les animaux atteints peuvent en mourir. Seul le vétérinaire peut prescrire des médicaments susceptibles de leur sauver la vie. Grâce à l’administration subséquente d’électrolytes, d’analgésiques et d’autres traitements, les animaux malades recommenceront à boire et à manger.

Si une vache contracte l’infection au début de la période de gestation, le fœtus risque de ne pas se développer normalement. Si elle la contracte vers la fin de la période, elle peut transmettre l’infection au fœtus et, dans certains cas, faire un avortement spontané. Les avortements, la mortinatalité et les malformations congénitales peuvent compromettre la productivité de l’élevage. Bien que la diarrhée virale des bovins ne tue pas tous les animaux, elle peut avoir des effets dévastateurs. Les veaux peuvent contracter l’infection pendant la gestation. Il faut noter que les vaches gestantes peuvent être asymptomatiques, mais avoir des problèmes reproductifs à cause du transfert du virus au placenta. Bien que le sperme puisse être infecté, il l’est rarement lorsqu’il s’agit d’insémination artificielle, la santé de tous les mâles utilisés étant étroitement surveillée. La transmission par insémination naturelle comporte beaucoup plus de risques de transmission du mâle à la femelle.

Il existe un vaccin contre la diarrhée virale des bovins, mais environ 5 % des animaux ne semblent pas réagir à l’agent infectieux naturel ni au vaccin. Le pronostic est mauvais pour les cas chroniques, et on élimine normalement les sujets malsains. Les animaux atteints de la forme aiguë de la maladie peuvent guérir s’ils sont soignés adéquatement.

La meilleure façon de réduire les risques d’infection est de faire appel à un vétérinaire compétent.

Les symptômes cliniques de la diarrhée virale des bovins sont semblables à ceux d’autres maladies comme la fièvre aphteuse, la peste bovine, la stomatite vésiculeuse et le coryza gangréneux. On ne retrouve pas toutes ces maladies au Canada, mais les vétérinaires demeurent vigilants.