L’alimentation porcine

Les porcs sont « omnivores », comme les humains! En d’autres mots, ils s’alimentent naturellement d’aliments d’origine végétale et animale. De nos jours, les éleveurs choisissent avec soin les ingrédients de la moulée des porcs, puisque la productivité de l’élevage dépend en grande partie du rythme de croissance des animaux. De plus, l’alimentation représente environ 75 p. 100 des coûts totaux de production et, pour que l’élevage soit profitable, il ne doit pas y avoir de gaspillage. De nombreux éleveurs ont recours à des programmes informatiques pour déterminer quelle est la formule qui permettra de répondre aux besoins nutritionnels des porcs au moindre coût possible. Les principes de l’alimentation porcine sont les mêmes, que l’éleveur s’occupe de reproduction ou de croissance et de finition. La composition des rations est ajustée en fonction de l’âge des animaux et de l’étape du cycle reproducteur qu’ils traversent, et même l’environnement peut influencer la formulation des rations. Tous les régimes alimentaires doivent comprendre de l’eau fraîche, des protéines, des glucides, des gras, des vitamines et des minéraux.

Pour assurer une bonne alimentation des truies gestantes, il suffit de n’augmenter que légèrement l’apport calorique des rations. La suralimentation des truies gestantes peut favoriser les problèmes de constipation et de mise bas. Cela dit, au début de l’allaitement, les truies ont besoin d’une alimentation à haute valeur énergétique, surtout si elles ont une grosse portée. En règle générale, les porcelets sont prêts à recevoir une alimentation complémentaire à l’âge de deux à quatre semaines. L’introduction des aliments du premier âge coïncide avec le sevrage, la moulée de croissance étant réservée aux porcelets qui pèsent environ 20 à 50 kilos. La moulée de croissance typique est composée de maïs, de blé, d’orge, d’un mélange de vitamines et de minéraux, de fèves de soja et d’aliments granulés. La moulée d’engraissement, qui sert à la finition des animaux en vue de leur vente, est donnée aux porcs qui pèsent entre 50 et 100 kilos, ainsi qu’aux truies. L’apport calorique de cette moulée est généralement moins élevé que celui de la moulée de croissance. Les rations pour truies nourrices sont un peu plus riches : leur apport calorique et nutritionnel s’apparente à celui de la moulée de croissance. Le libre accès à la nourriture est la méthode privilégiée d’alimentation des truies nourrices.

La moulée typique peut contenir du maïs, de l’avoine, du blé, de l’orge, des fèves de soja et de la farine de poisson ou de viande. Le maïs, denrée de base du régime alimentaire du porc, représente environ 75 p. 100 des céréales contenues dans la moulée et fournit la plupart de l’énergie sous forme de glucides. Vu la faible quantité de minéraux, de vitamines et de certaines fractions protéiniques (acides aminés, lysine et tryptophane), le maïs n’est pas considéré comme un aliment complet. Certains éleveurs donnent aussi de la farine de foin de luzerne à leurs animaux. Les fèves de soja constituent la principale source de protéines du régime alimentaire typique des porcs. Les éleveurs peuvent ajouter des minéraux contribuant à la croissance osseuse (p. ex., le calcium et le phosphore) à la moulée, sous forme de farines animales ou de farines d’écailles d’huîtres. Ils ajoutent aussi aux rations des suppléments de sel et d’oligoéléments (par ex., zinc, sélénium, fer et cuivre). Les vitamines A, D et E comptent parmi les vitamines essentielles et sont fournies sous forme de suppléments ou d’huile de poisson, de levure, d’huile de germe de blé ou d’autres éléments.

Les céréales contenues dans les rations sont transformées en farines ou en granules, ce qui les rend beaucoup plus faciles à digérer. La plupart des gros éleveurs transforment eux-mêmes les céréales, tandis que les plus petits achètent une moulée complète d’un fabricant local. Certaines composantes de la moulée sont plus appétissants que d’autres. Ainsi, les porcs préfèrent les fèves de soja au colza moulu. Par conséquent, il est important de bien mélanger tous les aliments pour empêcher les becs fins de ne manger qu’une partie de la moulée.

Certains éleveurs porcins ajoutent des restes de restaurant et de boulangerie à la moulée. Ces aliments recyclés peuvent comprendre des croustilles, du chocolat, du lait, des pois, des produits dérivés du maïs, du pain, des gâteaux, des beignes, des bonbons, des tartelettes et des tartes. Il va sans dire qu’une très petite quantité de restes est ajoutée aux rations, vu leur apport nutritionnel variable et le taux élevé de sel de certains aliments comme les croustilles. Les porcs apprécient la variété que fournissent ces restes, même si ceux-ci sont mélangés à la moulée.

Les porcs se transforment en goinfres lorsqu’ils mangent. Par conséquent, les éleveurs s’assurent que les mangeoires soient assez longues pour que chaque animal ait suffisamment d’espace. Ils évitent aussi de rassembler des porcs de poids très différents, vu que les plus gros ont tendance à écarter les plus petits de la mangeoire.

Les vétérinaires ont une formation en alimentation animale, et plusieurs d’entre eux participent à des recherches universitaires dans ce domaine. Ils peuvent aider les éleveurs à modifier l’alimentation des porcs en cas de problèmes et à gérer les maladies d’origine alimentaire. Ils peuvent aussi donner des séances d’information à l’intention de groupes d’éleveurs. De plus en plus de vétérinaires se spécialisent en médecine porcine, bien que certains vétérinaires généralistes et spécialistes des grands animaux s’occupent aussi d’alimentation, de médecine et de chirurgie porcines.